Nous pourrions dire de ce concert qu’il était tout simplement magnifique, mais nous serions loin de la vérité. Comment dire…

Nous sommes dans cette église Saint Pierre, à Plougasnou, étrange église d’ailleurs, avec un des bas côté plus large que la nef, un chœur architecturalement inexistant, mais en même temps, le lieu, par sa particularité est beau, étonnant. Puis, le concert débute et là... me voilà transportée dans un salon familier ou résonnent ces musiques, ces chants aussi, Plougasnou n’existe pas, n’a jamais existé et moi, j’ai 7 ans…Bel effet « Madeleine de Proust », mais en revenant à la réalité et en observant autour de moi, ce sentiment, tout personnel cependant, semble également vécu par d’autres… dont les larmes traduisent l’émotion.

Il est vrai que la subtilité du chant et les détours surprenants que prend parfois la musique de Buxtehude, la légèreté et l’impression d’évasion champêtre provoqué par les cordes et la flûte traversière de la Sinfonia de JS Bach, les accents parfois presque contemporains de Ich habe Genug du même Bach vous provoquent une chair de poule qui pour une fois ne vient pas de l’humidité ambiante, mais du plus profond de votre être.

Enfin, la complicité et le plaisir des musiciens à jouer ensemble transfigurent la musique et la rend encore plus palpable, plus intime, aidée en cela par une acoustique qui laisse passer à égalité les voix et les instruments, qui emplissent l’espace sans qu’aucun son ne se perde, révélant ainsi toute leur subtilité.

Claire Prijac

Le programme (familial, comme l'a précisé Dominique en présentation):